wordpress
counter

Directeur Artistique chez Flammarion

Alors que Renefer produit quelques gravures sur bois pour les couvertures de Flammarion, Max Fischer, le directeur littéraire de la maison, lui propose le poste de directeur artistique en 1928. Renefer s’acquitte de cette mission avec le plus grand sérieux, développant pendant dix ans l’édition de livres illustrés dans plusieurs collections. Flammarion détermine une liste d’ouvrages à éditer et Renefer propose un graveur pour chacun des récits. Il supervise la technique utilisée (gravure sur bois, lithographie, eau-forte ou pointe sèche), la mise en page, la typographie, le nombre d’exemplaires, le papier, etc.  Il collabore aussi à la réalisation du livre avec les imprimeurs. Renefer est chargé de fournir le matériel aux graveurs et les aide dans l’organisation de séjours d’immersion dans les contrées décrites par l’auteur. Par exemple, le graveur Lucien Mainssieux voyage au Maroc afin de mieux évoquer l’atmosphère du pays dans ses eaux-fortes pour La Nuit de Fès de Jérôme et Jean Tharaud. 

Renefer connaît bien les graveurs – dont certains sont des amis de longue date –, leur personnalité, leur trait, leur esprit : Constant Le Breton, Louis Félix Claudel, Paul Baudier, Hermann-Paul, Henri Clément-Serveau, Alfred Le Petit, Georges Guyot, Louis-Robert Antral, Rylsky-Ahü, Henri Gazan, Raylambert, Paul Perraudin, etc. 

Sous la direction de Renefer, les collections s’enrichissent  donc des nombreuses estampes de ces artistes reconnus. La série « Les Nuits » prend un tournant décisif et instaure le statut de véritable livre d’art. Des gravures sur bois ornent également les couvertures de nouvelles collections, parmi lesquelles "Les Bons Romans"et "Collection in-8", et les frontispices du "Signet d’Or".

Renefer developpe également la section des beaux livres, dits « livres de luxe », livres d’art ou de bibliophilie. Ces ouvrages sont souvent à tirage très réduit (150 à 200 exemplaires). Les artistes sont sélectionnés en fonction de leur personnalité et de leurs spécificités artistique : les lithographies d’Adriaan Lubbers pour New York de Paul Morand, les eaux-fortes de Lucien Mainssieux pour La Vie amoureuse de Casanova de Maurice Rostand, celles de Rylsky-Ahü pour La Naissance du jour de Colette, ou de Paul Perraudin pour Donogoo Tonka de Jules Romains. Renefer soumet les illustrations aux auteurs qu’il rencontre régulièrement (Farrère, Colette...) et contribue à l’entretien des bonnes relations avec les imprimeurs, un gage de réussite. Toutefois, quelques propositions n’aboutiront pas, notamment Souvenirs d’enfance, écrit et illustré par Foujita, et sa collection « Sur l’eau ».

Max Fischer aura demandé à Renefer d’illustrer une quarantaine d’ouvrages (de la simple couverture au livre d’art) avec des techniques diverses. 

Ces 10 années d'engagement de Renefer pour Flammarion est très important.  Plusieurs de ces ouvrages sont aujourd'hui dans les collections des bibliophiles. Une étude plus approfondie est en cours et devrait bien intéresser les historiens de l'édition, Flammarion en premier lieu.


Le travail de l’illustrateur ne freine ce lui du peintre, et la carrière de Renefer est jalonnée d’une centaine d’expositions de peintures et d’aquarelles.

Todo List ou courrier interne illustrant la mission de Renefer et la relation  avec Max Fischer, directeur des Editions Flammarion, 1929

 

Envoi du paiement pour les lithographies réalisées par Renefer pour "17 histoires de Marins" de Farrère - Renefer habite alors  rue Lemercier, Paris, 1930

 

Dix-Sept Histoires de marins de Claude Farrère, lithographies de Renefer

En 1929, Renefer propose à Max Fischer de réaliser les illustrations de Dix-Sept Histoires de marins et rencontre Claude Farrère. 

L’ouvrage sera de format 32 x 39 cm (in-4), tiré à 200 exemplaires plus 10 hors commerce. Il comprend 60 lithographies dont les originaux reviendront à Flammarion. Renefer percevra 30 000 F. Les droits d’auteur pour Renefer s’élèveront à 13,5 %5.

Il réalise 60 lithographies sur la Bretagne et la Marine militaire depuis un navire de guerre. L’artiste a pour ce procédé une affinité particulière : « Cette technique est d’une richesse d’expression qui n’a rien à envier à l’eau-forte quoi que l’on dise. Elle étend les valeurs sur une gamme infiniment nuancée, qui va des noirs profonds, sonores et veloutés, aux finesses les plus subtiles. »

Les lithographies en deux couleurs – noir et bistre – imposent un tirage superposé et deux pierres pour chaque illustration. Renefer part en voyage de travail, en Bretagne et à Toulon, après avoir été accrédité par la Marine nationale afin d’embarquer. Un de ces carnets de croquis a été gardé précieusement par le petit-fils de l’artiste. De grand format (20 x 28 cm), chaque feuille présente un dessin fini, le trait est sûr, appuyé et les compositions très architecturées.

L’artiste propose une composition texte/image originale. Il tient en effet à éviter de généraliser les illustrations rectangulaires et les conçoit de formes variées. Le texte suit la sinuosité du dessin et les lithographies jouent avec les blancs des marges. La couverture associe habilement un titre aux lettres dessinées et une image pleine page. L’iconographie, qui ne doit pas être une simple décoration, et le choix de la typographie, tout comme la mise en page, sont des éléments essentiels pour le succès du livre.

Ci-dessous Lithographies et croquis de Renefer pour Farrère.

Copyright ©ADAGP/GabrielleThierry/Renefer.org. Tous droits réservés.

Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions

Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.